L’Amérique latine est la deuxième région qui recense le plus grand nombre de femmes entrepreneures dans le monde. Mais quelles sont les raisons qui font de ces communautés de véritables vecteurs de l’égalité entre hommes et femmes ? Quels en sont les avantages ? Voici quelques éléments de réponse.

Depuis plusieurs décennies déjà, on constate, partout dans le monde, une amélioration des droits de la femme. S’il est un domaine qui souligne cette tendance, il pourrait bien s’agir de l’entrepreunariat. En effet, selon les rapports du GEM (Global Entrepreneurship Monitor), le nombre de femmes créatrices d’entreprises ne cesse d’augmenter : entre 2015 et 2017, près de 163 millions de femmes auraient créé leur entreprise. En Amérique Latine, les chiffres sont d’ailleurs des plus encourageants : au Mexique et au Brésil, par exemple, la proportion de femmes entrepreneures est égale à celle des hommes.

 Les femmes, plus sujettes à la précarité

Ces chiffres encourageants sont pourtant à double tranchant : si les femmes créent leur entreprise, ce n’est souvent pas par esprit d’entrepreneuriat. Les études démontrent que la plupart des cheffes d’entreprises en Amérique latine ont créé leur propre structure pour échapper au chômage, à la retraite et à la précarité. Il s’agit souvent, par ailleurs, de contribuer au bien-être de leurs enfants. C’est par exemple le cas de Claudia, que les volontaires Impulso ont aidé à lancer son petit restaurant : elle souhaitait offrir des lunettes à sa petite fille et faire en sorte que ses enfants aillent à l’école en bus. Si les femmes sont plus sujettes au chômage, c’est souvent car elles ont plus de difficultés que les hommes à accéder à l’éducation. Leur statut social considéré comme moindre, les tâches ménagères à remplir, ou encore un manque de confiance en elles font souvent qu’elles ne peuvent pas se rendre à l’école, ou à l’université.

Un impact positif sur la société

Pourtant, il a été démontré que les femmes cheffes d’entreprise étaient un véritable moteur de croissance économique. D’abord, si en moyenne elles investissent 50 % de moins que les hommes au départ, leurs business seraient environ 20 % plus profitables que ceux de ces messieurs (chiffres du BBVAMF Impact Measurement Department).

En plus, les femmes ont tendance à faire profiter de leur entreprise la communauté locale : elles investissent dans l’éducation de leurs enfants et ont tendance à aider les autres avec l’argent qu’elles gagnent. Elles ont également tendance à employer plus de femmes, ce qui crée un cercle vertueux pour l’égalité hommes / femmes dans les pays sud-américain.

Les femmes ont donc tendance à investir dans du capital humain : un plus pour toute la société/communauté.

Un chemin difficile

Malgré tout, il subsiste encore des écarts entre hommes et femmes quant à la création de leurs entreprises : pour 10 hommes à la tête d’une société, seules 8 femmes auraient eu accès à un tel tremplin. Et il subsiste encore un grand nombre d’échec. Comme elles n’ont pas accès à des financements aussi facilement que des hommes, et qu’elles n’ont souvent pas fait d’études, leurs entreprises ne sont pas toujours viables. C’est là qu’Impulso intervient, puisque 80 % des Socios accompagnés au sein de l’association sont des femmes. Avec Impulso, les femmes ont accès à une éducation financière, et apprennent à gérer leur commerce. Comptabilité, planning, gestion : les volontaires Impulso leur donnent les moyens de concrétiser leurs défis et rêves entrepreneuriaux, et de les pérenniser. L’association met un point d’honneur à mettre les femmes au coeur de son activité – 72 % des volontaires sont également des femmes.

Des perspectives encourageantes

Si l’Amérique latine est un bel exemple de l’entrepreneuriat chez les femmes, les chiffres restent encourageants dans la plupart des régions précaires du monde. En Afrique, 24 % des femmes en âge de travailler sont à la tête de leur petite structure. Et cela ne devrait pas s’arrêter là : les concurrences économiques plus faibles dans les pays moins développés laissent plus d’opportunités aux femmes. Et les mentalités sembleraient également plus tournées vers l’entrepreneuriat dans des pays plus fragiles économiquement que dans les pays plus développés : 67 % des femmes y penseraient avoir les capacités pour créer leurs entreprises, contre 35 % dans les pays développés.

L’entrepreneuriat au féminin est, enfin, un réel vecteur d’égalité entre hommes et femmes, qu’il faut continuer d’encourager. Les Nations Unies ont d’ailleurs mis cette égalité au coeur d’un projet de développement durable prévu à l’horizon 2030.
Les chiffres encourageants et les situations économiques des pays moins développés permettent aux femmes de s’émanciper et de travailler, encore, vers un monde plus égalitaire, et les associations comme Impulso contribuent sans cesse à leur meilleur-être et les aident à lutter contre les barrières psychologiques, économiques et d’éducation.