La naissance de la microfinance

Les spécialistes considèrent que la microfinance a démarré avec la Banque Grameen au Bangladesh. Elle a été fondée par le Pr M. Yunus, directeur de la Faculté de sciences économiques de l’Université de Chittagong.

Les théories économiques qu’il enseignait lui parurent décalées face à la réalité. Cela le poussa à rechercher une solution concrète aux problèmes quotidiens des pauvres.

Au contact d’une artisane qui lui expliqua sa dépendance de l’usurier pour acheter sa matière première, il se rendit compte que la majorité du bénéfice de son travail allait à l’usurier -non à elle-même ou à sa famille. Ainsi décida-t-il de contacter les banques locales pour octroyer de petits crédits. Suite à leur refus, il décida de prêter sur ses propres économies. A l’échéance du remboursement, l’ensemble des femmes se sont acquittées de leur dette.

Ainsi commençait ce qui est devenu la banque Grameen, desservant plus de 3,7 millions de clients.

La microfinance, qu’est-ce que c’est ?

En théorie, la microfinance est un puissant outil de développement qui permet aux populations pauvres de :

  • créer leur propre activité et leur propre emploi,
  • élever leur niveau de vie,
  • générer du revenu et améliorer leur pouvoir d’achat,
  • donc contribuer à la croissance économique

La microfinance joue un rôle de réduction de la vulnérabilité des pauvres aux chocs économiques.

Les institutions de microfinance (IMF) sont les organisations qui offrent les services de microfinance aux personnes exclues du système bancaire traditionnel.

Elles peuvent prendre différentes formes, des coopératives d’épargne et de crédit, des ONG, des programmes établis par des organisations internationales, des institutions de microfinance régulées et des banques de microfinance. La Campagne du Sommet du Microcrédit dénombre plus de 3 000 IMF desservant plus de 92 millions de personnes.

En réalité, il est difficile d’estimer le nombre d’IMF qui dépasse sans doute les 10 000 aujourd’hui ! Mais selon le baromètre de la Microfinance (de Convergences), on parle plutôt de 140 Millions de bénéficiaires de la microfinance.

Les prêts

Les trois principaux types de prêt sont :

  • individuel,
  • de groupe pour 3 à 5 personnes
  • solidaire pour 20 personnes environ

Le prêt destiné à la clientèle la plus pauvre est le prêt dit « solidaire ». Chaque personne dans le groupe se porte caution des autres, c’est-à-dire que si un problème se présente, la responsabilité de tous est engagée. Ce type de prêt est utilisé par les personnes ayant peu de moyens pour résoudre le manque de garantie matérielle. 

Ce système a l’avantage de permettre aux personnes pauvres, voire très pauvres, d’accéder à un crédit en permettant à l’institution d’avoir un taux de remboursement proche de 100 %. Plus les clients sont pauvres, plus ils remboursent leur crédit. Cette situation peut paraître paradoxale, mais elle est bien réelle.

Les taux d’intérêt

Les taux d’intérêt en microfinance sont souvent beaucoup plus élevés que ceux du système bancaire classique. Effectivement, le coût relatif de distribution de beaucoup de « petits » prêts dans des zones rurales est beaucoup plus élevé que pour quelques « gros » prêts en pays développés.
Au-delà des simples coûts opérationnels initiaux, les taux d’intérêt doivent couvrir le(s) :

  • Coût de financement de l’IMF – souvent bien plus élevés dans les pays en voie de développement (dû à un risque bien supérieur).
  • Risque de variation du taux de change, les monnaies étant plus volatiles, et l’inflation plus forte dans les pays en voie de développement.
  • Risque de défaut de paiement de la part de l’emprunteur – qui contrairement à la finance traditionnelle, ne peut être couvert par les garanties
  • Coûts « de terrain »- le fait d’aller collecter des paiements de petites sommes dans un village reculé engendre des coûts de terrain très importants

Ces coûts s’ajoutent aux taux de marge qui restent raisonnables pour les IMF souhaitant réellement être sociales et aider les plus pauvres.

Les dérives

Le microcrédit a bien évolué depuis les années 70 et Yunus. Dans certaines régions du monde, l’aspect lucratif et le manque de suivi du crédit ont perverti l’outil. Les taux d’intérêts ont flambé, et peuvent atteindre les 200% annuels…

Malheureusement dans trop de situations, cela a inversé son impact : le crédit peut mener à l’endettement, au surendettement et à la marginalisation économique et sociale.

Au-delà du manque de suivi, c’est le manque d’éducation financière et de compétences entrepreneuriales qui font défaut…
Ça tombe bien : on connaît plein de jeunes français en quête de sens et d’impact qui ont ces qualités à revendre !

Les partenaires Impulso

L’IMF Micredisol joue un rôle d’accompagnement personnel et commercial auprès de ses socios, et s’inscrit dans une logique de microfinance collective. En effet, Micredisol se concentre sur les microcrédits groupaux pour les femmes entrepreneures.
logo de redfasco

Redfasco est tournée vers la finance rurale qui contribue au développement de l’entrepreneuriat de la région. Leur objectif est l’amélioration des conditions de vie des habitants de la région grâce à des formations concernant la sélection des clients, la solvabilité, l’impact social, son calcul, etc.

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L’IMF Uniotavalo est située au Nord du pays, à Otavalo. L’organisation propose des services de qualité à ses socios, avec une approche centrée sur l’humain, à travers une structure solidaire et à taille humaine.

En espérant que ce zoom sur la microfinance vous aura éclairé !