La barrière de la langue au travail dans un contexte linguistique étranger peut être un défi majeur à relever. Cet article montre de près cette réalité à laquelle Lisa et Clément se sont confrontés.

SE FAIRE COMPRENDRE

Originaire d’une communauté assez reculée, Damaris est une des entrepreneuses avec qui la compréhension a été le plus difficile.
Elle est arrivée à Tarapoto il y a quelques années avec ses deux filles, après s’être séparée de leur père.
Elle ne sait pas vraiment lire, et ne comprenait pas toujours notre espagnol. Il y a eu donc de nombreux quiproquos lors de l’accompagnement.

Grâce à sa fille, nous avons pu enfin se comprendre et discuter avec elle.

LA MISSION

En effet, elle travaille chez son propriétaire, où elle gère sa bodega locale pour vendre des produits et aliments de base, ainsi que des liqueurs et des bières. On a d’abord compris que sa maison était la sienne avec son mari alors qu’il s’agissait de son propriétaire, et qu’elle payait le loyer en lui laissant profiter de l’argent des boissons qu’elle vendait.

On a donc commencé en repeignant sa façade pour rendre la bodéga plus attractive et préparer l’installation de publicité, puisqu’elle n’en avait aucune.

En parallèle, on lui enseignait l’importance de noter ce qu’elle gagnait et de garder ses factures de marchés, ce qu’elle a vite bien compris.

la barrière de la langue

LA VÉRITÉ

Mais après un certain temps, nous avons un rendez-vous avec elle sans la présence de ce propriétaire, et Damaris nous parle de manière bien plus libérée.

On apprend la relation assez toxique qu’elle entretient avec cet homme et sa famille (les filles du propriétaire ne veulent pas qu’elle vende chez lui), et elle nous confie son envie de partir pour ouvrir un commerce dans une ville plus reculée de la région.

Nous avons donc un tout nouveau but, préparer au mieux son déménagement : les publicités que nous avions imprimées ont été gardées chez Microwd pour sa future enseigne, nous lui expliquons au mieux comment gérer sa comptabilité et sa relation client dans un nouvel espace de manière accélérée, et nous donnons de nombreuses astuces à sa fille qui nous comprend souvent mieux.

C’était difficile d’essayer de faire le maximum en peu de temps tout en restant compréhensible, mais aussi discrets, car le propriétaire ne savait rien de son projet de déménagement.

Au final, elle a su faire seule un bilan comptable et nous a confié lors d’un dernier appel qu’elle arrivait mieux à garder ses factures depuis qu’elle ne vivait plus chez son ancien propriétaire (il jetait parfois les papiers), et qu’elle était bien plus heureuse maintenant.