Avoir de l’impact, c’est le désir de tous les binômes qui rejoignent l’aventure Impulso

C’est ce qui nous a motivées mon binôme et moi à devenir consultantes solidaires. Nous avons donc atterri dans la ville de Tarapoto au Pérou pour aider durant 6 mois des femmes micro-entrepreneuses dans le besoin.

L’accompagnement de Jeanne et Léa

Jeanne et Léa aident actuellement 10 femmes ayant un petit business, appelé ici un “negocio” aux activités diverses : allant de la vente de chips, de poulet ou de gaz aux ateliers de couture, épicerie ou restauration. « Nous leur apportons nos connaissances en comptabilité, techniques de vente, marketing et communication, afin de leur permettre de monter en compétences et avoir une meilleure gestion de leur entreprise ».

Jeanne et Léa avec une bénéficiaire
Jeanne et lea avec une bénéficiaire<br />

La prise de conscience

Vous n’êtes pas sans savoir que notre modèle de société européenne nous conditionne au culte de la performance et occupe une place centrale dans notre travail. Ce qui est bien différent en Amérique Latine. Nous avons donc dû revoir nos exigences et repenser notre manière de travailler. Prendre le temps est ici le maître mot. Les annulations sont également fréquentes. A raison d’un rendez-vous par semaine, cela ralentit inévitablement le suivi. De plus, nous accompagnons des femmes qui ont parfois arrêté l’école jeunes, et n’ont pas eu pas eu la chance de faire des études. 

Notre mission au Pérou, est à l’opposé de notre levée de dons. Elle fut rythmée par les rendez-vous avec les entreprises, la confection de nos sacs banane, l’organisation et la participation à des événements. Le tout en parallèle de nos cours. Six mois intenses où il a fallu faire vite et bien pour atteindre l’objectif des 10 000€. 

Jeanne et Léa braderie de Lille

Sur place, nous avons dû développer une nouvelle mentalité et se résoudre à accepter qu’avoir de l’impact, ça prend du temps. Apprendre à ces femmes comment tenir leur comptabilité, leur créer des affiches et bannières pour leur permettre plus de visibilité, ou poster des publications sur les réseaux sociaux afin d’augmenter leur notoriété. Tout cela ne fera pas décoller leur business, qui ne deviendra pas rentable du jour au lendemain. Nous tendons vers cela, mais le rôle du volontaire est de leur donner les clés pour qu’à long terme, elles puissent voir une évolution. C’est cet état d’esprit qui peut parfois être compliqué à avoir.

La réalité de l’impact

Peu importe les conseils que nous offrons, s’il n’y a pas une volonté de la part de ces femmes à les appliquer, leur situation ne changera pas. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’accorder de l’importance aux moyens plus que sur la finalité que nous pouvons espérer. Nous pouvons parler de l’impact auprès des bénéficiaires, mais il ne faut pas omettre l’impact personnel qui sera également visible sur le long terme. 

La levée de dons, la vie en binôme, la rencontre avec les femmes, l’immersion dans une nouvelle culture, une nouvelle mentalité, la découverte du pays et devoir gérer les aléas du quotidien, le tout loin de ses repères, en fait une expérience hors du commun qui nous permet de grandir, gagner en maturité, et sera gravée dans nos vies. Nous nous considérons chanceuses de pouvoir bénéficier de ces six mois pour mieux nous comprendre. Il sera d’autant plus important, une fois de retour en France, de se souvenir de ce chemin parcouru pour nous permettre de devenir les meilleures versions de nous-mêmes.