Retrouvez l’article de la Voix du Nord sur Impulso ! Merci à eux et à leur professionnalisme, nous sommes ravis d’être mis en avant par un acteur aussi grand de notre région !
Le cœur sur la main, des savoirs pleins la tête, des Lillois aident des porteurs de projets en Amérique latine
Sortis de l’IESEG de Lille, Louis-Elie Maillard et Cyrille Roquette ont lancé en 2016 l’association Impulso. Elle fédère des étudiants prêts à aller en Amérique latine pour aider les micro-entrepreneurs à développer leur activité grâce à leurs savoirs-faire.
« Pas question d’arriver avec nos grosses bottes d’Européens. » Si Impulso souhaite aider les plus démunis en Amérique latine à développer leur entreprise, l’association refuse de prendre les décisions à leur place sans tenir compte de leur culture. « Il s’agit de travailler ensemble pour trouver la meilleure solution sur le long terme et s’adapter aux besoins de chacun. » Et chacune ! Dans des pays où la femme éprouve des difficultés à s’émanciper, Cyrille Roquette et Louis-Elie Maillard mettent un point d’honneur à valoriser notamment l’entrepreneuriat féminin. Du Pérou au Nicaragua, ils forment des étudiants volontaires pour une mission de consulting allant de 5 mois à un an. L’occasion pour ces derniers de mettre à profit leurs acquis scolaires et d’aider ceux qui n’ont pas d’éducation financière propre à gérer leur entreprise.
Du projet étudiant à l’association professionnelle
Tous deux rêvant de réaliser un voyage humanitaire, Cyrille et Louis-Elie avaient profité de leur année de césure à l’IESEG de Lille pour partir en Amérique latine et aider ceux qui en ont le plus besoin. L’absence d’associations sociales était telle qu’ils avaient décidé de créer la leur. À force de rencontres et d’acharnement, le projet voyait le jour au bout d’un an. Représentant à eux deux Impulso, les deux camarades prenaient leur envol pour le Honduras et découvraient avec effroi la triste réalité de la micro-finance sur le terrain. Des taux de remboursement parfois équivalents au double de la somme empruntée. « Comment différencier le vrai service d’une arnaque ? Notre rôle de consultant était plus que jamais indispensable. »
Résultat, trois mois avant leur retour en France, Cyrille et Louis-Elie décidaient d’ouvrir leur association à d’autres étudiants en multipliant les annonces sur les réseaux sociaux. La motivation chez les jeunes est indéniable, aujourd’hui l’association est devenue une petite entreprise et compte 25 volontaires. Réalisation et contenu de l’accompagnement entrepreneurial, bilan de l’expérience et mesure de son impact… Impulso cadre les étudiants du début à la fin du voyage. « C’est un rythme intense depuis qu’on a décidé d’en faire notre métier mais notre engagement nous fait, professionnellement et humainement, grandir tous les jours », expliquent les fondateurs, fiers de ce qu’ils ont accompli et accomplissent encore.
De l’école d’ingénieur lilloise à l’Équateur, le témoignage d’Antoine
Antoine fait partie de ces Lillois qui ont quitté la métropole pour l’Amérique avec Impulso. Étudiant à HEI (Hautes études d’Ingénieur), il a validé sa dernière année en traversant l’Atlantique pour l’Équateur et le Pérou en 2018. Quatre mois et demi de volontariat, d’échanges et de découvertes. « On ne s’attendait pas à partager autant avec les locaux. » Grâce à sa spécialité en finance, il a initié les micro-entrepreneurs à la comptabilité. « La plupart d’entre eux remboursent leur crédit au jour le jour et dépensent le reste de la caisse pour se nourrir. Ils ne conçoivent pas d’économiser en cas de grosses dépenses pour un problème ou autre. » C’était le cas d’Anita, une vendeuse d’épices du marché d’Otavalo, « aussi drôle que maternelle », et de tous les autres gérants, du marchand de textile à l’éleveur de bétail. Leur mission consistait aussi à créer des cartes de visite et à évaluer les différents domaines à exploiter. « Souvent on attendait des heures… Parce qu’ils avaient oublié le rendez-vous », se remémore Antoine, le sourire aux lèvres.
Fossé entre théorie et pratique
Professionnellement parlant, Antoine souligne le fossé entre la théorie vue en cours et la pratique du terrain. « Il faut s’adapter. À partir de la base, on a créé des tableaux de comptabilité à la hauteur des compétences de chacun. » Mais sur le plan humain, le jeune homme de 26 ans est convaincu d’avoir plus appris qu’il n’a enseigné. Il retient le séjour aux Galapagos avec la famille chez qui il logeait en Équateur, les balades à moto, sans casque et à la fraîcheur de l’aurore dans les montagnes du Pérou pour aller travailler. « Des paysages époustouflants. »
Il grave à jamais en lui la générosité et la prévenance, cette capacité à profiter de l’instant présent et à faire don de soi propre à chaque habitant. « En France, on est tant centré sur nous-même qu’on en oublie les bonheurs simples. » Depuis son retour, Antoine a des nouvelles des micro-entrepreneurs dont il s’est occupé grâce à Impulso. Les tableaux semblent adoptés. Maintenant, c’est au tour d’étudiants d’école de commerce de prendre le relais pour développer les exploitations et vivre une « expérience humaine unique ».
Par Juliette Dicque |