Le Mexique est un pays qui en fait rêver plus d’un. Pourtant, depuis que nous sommes arrivés à Campeche pour notre mission de volontariat, nous nous sommes rendus compte de l’étonnante ambivalence de ce pays. Qu’en est-il réellement? Laissez-nous vous raconter.
La réalité derrière les clichés du Mexique
Cliché n°1 : Les plages paradisiaques
Les plages paradisiaques à perte de vue sont le premier cliché qui nous vient à l’esprit lorsqu’on pense au Mexique. En effet, il existe des endroits sublimes dont nous ne pourrons pas nous lasser, comme Isla Mujeres (île des femmes), une île splendide proche de Cancun. Cependant, il y a également de nombreuses plages mexicaines qui n’ont rien à envier aux belles plages méditerranéennes.
Cliché n°2: L’insécurité
Un autre thème controversé est l’insécurité au Mexique. Contrairement à l’idée que nous nous en faisions, le Mexique que nous connaissons est plutôt calme. Nous sommes dans une région extrêmement tranquille, à tel point que les familles des autres états déménagent ici pour élever leurs enfants en paix. Concernant Campeche, on irait même jusqu’à dire qu’on se sent parfois plus en sécurité ici qu’à Lyon.
Néanmoins, d’autres états ne sont pas sûrs pour avoir une vie de famille, notamment Jalisco (avec la fameuse ville de Guadalajara) ou le Chiapas. Un de nos amis habite dans le Chiapas et il nous racontait qu’il ne pouvait plus se balader dans la ville en pleine journée avec son ami comme dix ans auparavant. Il y a effectivement une recrudescence de violence et de criminalité au Mexique, mais cela se passe majoritairement dans les villes qui ne sont pas gérées par un seul cartel et qui sont donc le théâtre d’affrontements entre bandes rivales. Il est donc important de se renseigner sur la région et de suivre les recommandations locales.
Cliché n°3: La cuisine mexicaine
La cuisine mexicaine est connue pour être variée et savoureuse. Beaucoup de visiteurs s’attendent à déguster de délicieux tacos, burritos, guacamole, et autres spécialités épicées à chaque coin de rue. C’est effectivement le cas mais la réalité est qu’on peut résumer la cuisine mexicaine, dans la région où l’on est par : tortilla, pico de gallo (mélange d’oignons, tomates et piments jalapeños), viande et piquant. La sauce habanero verde préparée à base de piments est une quasi religion dans la péninsule, et c’est l’une des plus piquantes. Nous nous attendions évidemment à trouver du piquant mais nous avons été surpris par son omniprésence. Cela à un tel niveau, que lorsque nous avons préparé des crêpes françaises à nos entrepreneuses mexicaines, elles ne les ont appréciées qu’à condition de rajouter une touche de jalapeño ou de sauce habanero.
Les fameux tacos sont très éloignés de ce que nous pouvons manger en France. Ils se déclinent sous toutes les formes, avec toutes les farines et des ingrédients surprenants comme du poulpe ou des crevettes. Ils sont à la fois un plat populaire ne coûtant que 1€ mais également un plat sophistiqué avec des versions plus gastronomiques. Par exemple, un taco gourmet se vend 40€ dans la capitale. Le taco mexicain est un plat qui rassemble, tout en laissant une importante part de créativité à celui qui le cuisine.
Par ailleurs, depuis 2010, la gastronomie mexicaine a été classée au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Selon l’institution, le patrimoine culinaire mexicain représente un modèle culturel complet grâce à ses techniques culinaires, aux pratiques agricoles et à ses coutumes communautaires ancestrales.
Cliché n°4: L’accueil des Mexicains
La culture mexicaine est souvent perçue comme étant extrêmement chaleureuse et hospitalière. Beaucoup s’attendent à rencontrer des locaux sympathiques, prêts à partager leurs traditions, leur cuisine, et à offrir leur aide et c’est le cas. Cependant, il faut dépasser le statut de touriste. Une fois cette barrière passée, ce qui est notre cas, les Mexicains sont toujours très serviables et nous aident avec une grande générosité. Au Mexique, il est de coutume de recevoir les invités en leur offrant quelque chose à manger, et ce peu importe le niveau de vie du foyer. Une coutume qui selon nous est très touchante surtout si on sait que l’hôte ne possède pas grand chose.
Cliché n°5: Les Mexicains au travail
Concernant la culture du travail, avant de partir nous avions le préjugé simpliste que les Mexicains ont une culture du travail laxiste. Cela est à nuancer aujourd’hui. Beaucoup de Mexicains travaillent énormément pour s’en sortir, ce qui nourrit souvent l’économie informelle (marchés, stands ambulants, plats faits à la maison qu’ils revendent dans la rue ou devant chez eux). Les ouvriers du bâtiment sont extrêmement courageux, ils travaillent sous toutes les conditions même en pleine journée à 45 degrés à l’ombre et ont la réputation de travailler très efficacement.
Au Mexique, la notion de temps et d’engagement diffère souvent de celle à laquelle sont habituées les cultures occidentales. Contrairement à de nombreux pays où la ponctualité est perçue comme une marque de respect et de professionnalisme, au Mexique, il n’y a pas la même culture de l’urgence ou de l’impératif. Cela se manifeste par une approche plus détendue et flexible des rendez-vous et des engagements. Il n’est pas rare que les Mexicains annulent un rendez-vous à la dernière minute ou ne préviennent pas du tout. Cette attitude nous a surpris, étant donné que nous sommes habitués à une rigueur plus stricte en matière de respect des horaires.
Cliché n°6: Le Mexique: une destination abordable ?
Beaucoup imaginent que le Mexique est une destination très abordable, où l’on peut profiter de vacances de rêve sans se ruiner. Les attentes incluent des repas bon marché, des hébergements économiques, et des activités à prix réduit.
Nous avons été plus que surpris par le coût de la vie : s’il y a effectivement des choses qui ne coûtent rien, comme la nourriture dans les marchés ou les tacos, le reste est semblable aux prix que nous pouvons trouver en France. Par exemple, un café coûte le même prix qu’un café parisien, alors que le Mexique est producteur de café. Ce qui est paradoxal par rapport au pouvoir d’achat du Mexicain moyen qui touche environ 400€ par mois.
Les stations balnéaires populaires comme Cancún ou Tulum peuvent être étonnamment coûteuses, avec des prix rivalisant avec ceux du sud de la France. À nous de sortir des sentiers battus pour découvrir le vrai Mexique authentique et économique.
Conclusion
Pour conclure, le Mexique est un pays de contrastes et de surprises. C’est au voyageur de remettre en question ces idées préconçues pour pouvoir toucher du doigt le Mexique le plus authentique. Par exemple, la péninsule du Yucatan concentre à la fois une histoire de plusieurs siècles avec des traces encore visibles et des plages à couper le souffle, eldorado des touristes, ce qui fait son unicité et son charme.